Libre circulation des hommes

A l’heure

où l’on peut passer en quelques heures d’un continent à un autre,

où les images télévisées sont retransmises d’un bout à l’autre de la planète,

où Internet permet à des personnes éloignées de dizaines de milliers de kilomètres de dialoguer en temps réel,

où la plupart des produits industriels peuvent être vendus sans restriction partout où des consommateurs sont susceptibles de les acheter,

où les services, notamment les services financiers et les capitaux peuvent s’échanger en quelques nanosecondes,

seul l’Homme n’a pas le droit de circuler librement sur sa planète.

 

La Justice sociale

Aussi voit-on s’exprimer, à l’occasion des sacrifices demandés aux populations, l’idée, déjà ancienne, de la justice sociale. De toute évidence, elle ne s’impose pas d’elle-même. Elle mérite donc d’être analysée pour en comprendre les enjeux politiques et sociaux et les moyens de sa réalisation éventuelle.

Egalité et justice

Dans le contexte social actuel, le sentiment d’injustice s’exprime avec force. L’ampleur des inégalités conduit à s’interroger sur la portée de  la devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité. Ces concepts semblent bien pâles au regard de l’idéal qu’ils représentent dans la pensée démocratique républicaine. Ce n’est que dans ce cadre que se pose la question de la justice sociale et des institutions justes. Ce ne sont pas les régimes autoritaires ou dictatoriaux qui cherchent des solutions à cette question.

Internet et les réseaux sociaux

les outils d’une prochaine émancipation de l’Homme ?

Nous serions rentrés voilà peu dans une nouvelle ère géologique, l’anthropocène[1], ère de la primauté de l’humain en tant que force géologique sur la planète. Parallèlement, l’essor d’un courant culturel « transhumaniste » ou (post humaniste), prône depuis quelques décennies l’alliance de l’Homme et la machine, comme solution pour l’amélioration physique et mentale des individus. Nous ne sommes plus dans la science-fiction, mais bien dans un présent qui intègre chaque jour des inventions nouvelles et surprenantes, et semble interroger définitivement les habitudes et références à un passé où technique et éthique semblaient indissociables. Les N.B.I.C (nanotechnologies, biotechnologies, Intelligence artificielle et sciences cognitives) nous promettent un avenir différent de tout ce que nous avons connu jusqu’alors : l’avènement d’un homme hybride, promis à l’immortalité[2].

C’est au regard de ces évolutions révolutionnaires qu’il me semble devoir traiter notre sujet ; il n’est pas pensable de croire qu’Internet soit une donnée extrinsèque à ces découvertes : le réseau y participe, les favorise et les accompagne.

La Crise de l'Egalité

Nous vivons actuellement en France une crise de l'égalité[1] ; il faut la comprendre pour la surmonter. À la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, une première crise de la mondialisation s'était traduite par le protectionnisme accompagné de nationalisme xénophobe. La crise actuelle se situe dans le contexte de l'hyper-individualisme conséquence du néolibéralisme de notre époque. Divers mécanismes de séparatisme et de ghettoïsation sont partout à l'œuvre accompagnant la dénationalisation, conséquence de la mondialisation. En même temps on constate un retour de la pensée magique, traduite par des recherches d'explications dans le surnaturel, dans les traditions culturelles, dans la religion. L'exaltation des particularismes met en cause l'idée d'égalité. Pour analyser le problème il faut faire la différence entre plusieurs façons de concevoir l'égalité : égalité-équivalence fondée sur la similarité, les différences n'entachant pas la relation entre semblables ; l'égalité-autonomie, définie par l'absence de subordination ; l'égalité-participation, liée à la citoyenneté et à l'activité civique. « Le projet de l'égalité-relation s'était en conséquence décliné sous les espèces d'un monde de semblables, d'une société d'individus autonomes et d'une communauté de citoyens. » [...] « L'idée socialiste au XXIe siècle se jouera autour de cet approfondissement sociétal de l'idéal démocratique[2]. »