Pour l'avenir de l'humanité[1]
La globalisation développe une crise planétaire aux multiples visages ; après le collapsus de l'Union Soviétique en 1990, qui a éliminé pour un temps la pieuvre totalitaire, deux autres pieuvres sont apparues : le capitalisme financier et le fanatisme ethno-religieux.
La crise planétaire est d'abord la crise de l'unification techno-économique du globe. Mais c'est aussi la crise du développement : « quiconque croit qu'une croissance exponentielle peut durer toujours dans un monde fini est un fou, ou un économiste[2] » ! Toutes les crises sont les composantes « d'une méga-crise aux trois visages inséparables : crise du développement, crise de l'occidentalisation, crise de la mondialisation ». Le fait que ce caractère complexe de la crise planétaire soit généralement ignoré indique que « la multi-crise est aussi cognitive. »
« Il est impossible ne serait-ce que de freiner le déferlement technique-scientifique-économique-civilisationnel qui conduit la planète au désastre.[3] » Pourtant il faut changer de voie. Il faut nous dégager d'alternatives telles que mondialisation/démondialisation ; et promouvoir le développement du local dans le global. Le retour ou l'implantation d'activités destinées à rétablir la souveraineté alimentaire et l'autosuffisance économique, devrait aller de pair avec le développement de la démocratie participative, locale et régionale.
Il existe déjà, sur tous les continents, en toutes les nations, des bouillonnements créatifs. Mais la réforme politique seule, ou les réformes économiques ou éducatives, seules, sont vouées à l'échec. Les voies réformatrices sont interdépendantes. Il ne peut pas y avoir de réforme politique sans une réforme de la pensée ; ce qui suppose une réforme de l'éducation ; mais toute réforme de l'éducation dépend d'une réforme politique. De même, toute réforme économique est liée à une réforme éthique, elle-même dépendante d'une réforme politique...
Il faut donc partir d'une régénération de la pensée politique. L'art politique comporte un pari : savoir allier un principe de risque à un principe de précaution. Il faut se garder du rêve de l'harmonie sur terre, mais aussi du réalisme, qui ignore que l'aujourd'hui est provisoire. Une politique qui viserait à l'amélioration des relations entre humains, entre individus, entre groupes, entre peuples, devrait se fonder sur une conception de l'homme, de la société, du monde et de l'histoire... Or la pensée politique est au degré zéro. La classe politique se satisfait des rapports d'experts. Elle ignore les sciences humaines. Elle s'est mise à la remorque de l'économie. La régénération de la pensée politique devrait se fonder sur une conception trinitaire de l'humain : « individu-société-espèce », inséparablement. Elle veillerait à penser en permanence et simultanément, le planétaire, le continental, le national, et le local.
Une politique de l'humanité est nécessaire, en raison de la communauté de destin de l'espèce humaine. Il s'agit de sauvegarder l'unité/diversité humaine. Elle obéirait à des normes complémentaires antagonistes : mondialisation/démondialisation, croissance/décroissance, développement/enveloppement, transformation/conservation. Ceci impliquerait une gouvernance globale, la prévention des guerres, la mise en vigueur de normes écologiques vitales, de normes économiques planétaires, la réduction des inégalités, la gouvernance « confédérale » généralisée à une société-monde. Il faut aller au-delà d'une politique du développement et promouvoir les aspects positifs de l'occidentalisation : universaliser les droits de l'homme, ceux de la femme, l'autonomie individuelle, la culture humaniste, la démocratie ; mais aussi substituer une rationalité ouverte à la rationalisation systématique. La politique de l'humanité devrait impliquer le respect de l'autonomie des sociétés, tout en les incluant dans les échanges et interactions planétaires ; renforcer le local, le régional, le national, en même temps que le mondial. La voie est celle des métissages, génétiques et culturels, encourageant le lien fondamental entre l'unité et la diversité humaines.
Une politique de civilisation devrait s'attaquer au mal de civilisation qu'a fait apparaître l'envers de l'individualisation, de la technicisation, de la monétarisation, du développement, du bien-être occidental. La technique tend à faire de la vie sociale une gigantesque machinerie automatique. La déresponsabilisation favorise l'égocentrisme et l'immoralité. Le progrès des connaissances s'accompagne de la domination de la pensée parcellaire et compartimentée, au détriment de toute vision d'ensemble, et se traduit par une régression de la connaissance. Le marché désolidarise.
Ce mal de civilisation suscite des résistances, entrainant le repli sur ce que Michel Maffesoli a appelé le nouveau tribalisme. Contre le mal des banlieues les jeunes créent des bandes. Les clubs de rencontre, de loisirs, de vacances, toute une économie de l'évasion se met au service de la recherche de « la vraie vie », qui détourne en fait de « la vie véritable ».
L'humain porte en lui deux logiciels : celui de l'auto-affirmation, du Moi-Je, et celui de la relation d'amour à l'autre, celui du Nous. Il faut accepter et accorder les deux. Une politique de la solidarité serait le premier pas à faire pour une politique de civilisation. Le pas suivant serait celui d'une politique de la qualité de la vie. Enfin, tout en étant de portée planétaire, la politique de civilisation peut déjà être entreprise à l'échelle d'une nation.
La question démocratique est marquée par la difficulté de réaliser l'enracinement généralisé dans le monde, des mœurs qu'elle implique. La démocratie exige en effet un parlement issu d'élections et la séparation des pouvoirs, mais aussi des contre-pouvoirs, la liberté de la presse, la liberté d'opinion, la protection des minorités, et surtout une éducation des citoyens dispensant une connaissance non mutilée. Enfin, une réforme de l'éducation intégrant la problématique éthique, est nécessaire ; et la démocratie participative reste à inventer.
Le problème démographique doit être posé ; cela sous ses deux aspects : l'accroissement de la population mondiale et les flux migratoires. La population mondiale pourrait se stabiliser aux environs de neuf milliards ; le facteur de stabilisation se situe dans l'éducation des filles, conjugué au développement des classes moyennes. Le phénomène migratoire s'est posé de tout temps ; les populations pauvres partent en quête de l'eldorado. D'autre part l'immigration a été vitale pour le développement économique des pays du Nord. Les nations modernes vivent désormais dans le polythéisme et la pluralité des valeurs, la laïcité leur est indispensable.
Les peuples « indigènes » se perpétuent ; même en Europe, avec l'exemple des Roms. Leurs chamans ou sorciers ont des capacités psychiques que nous ne savons pas comprendre. Or, nous avons aussi nos mythes, nous devons comprendre que la pensée symbolique-mythique-magique ne se confond pas avec la pensée rationnelle-technique-pratique, mais qu'elle doit se combiner avec elle, par raison de complémentarité.
La voie écologique est inévitable et doit mettre fin à la grande disjonction d'Occident ; le monothéisme, juif puis chrétien puis islamique, a disjoint l'être humain du monde animal, en lui attribuant le privilège suprême d'avoir été créé à l'image divine. Pour Descartes, l'homme est le seul à posséder une âme et il a vocation à devenir « comme maître et possesseur de la nature ». Or, s'il se distingue de l'animalité par sa conscience et sa culture, l'être humain porte en lui toute l'histoire de l'univers et de la vie. L'auto-éco-organisation du vivant est inscrite à l'intérieur de l'humain. Le monde est en lui, en même temps qu'il est lui-même dans le monde.
La menace de dégradation écologique est portée par le déchaînement des trois phénomènes que sont : la mondialisation, l'occidentalisation et le développement ; mais le danger c'est plus particulièrement le dynamisme de l'occidentalisation, avec le développement des sciences, des techniques, de l'industrie et de la production-consommation.
Les voies réformatrices en écologie supposent une réforme de la pensée, une nouvelle conception du monde. Il ne s'agit plus de dominer la terre, mais de la ménager et de l'aménager. L'éducation devrait nous amener à nous reconnaître comme enfants du Cosmos, de la Terre, de la Vie, nous conduire à la prise de conscience d'une communauté de destin terrestre. Il faut sauver notre Terre mère. Une politique de l'énergie devrait, à tous les niveaux, national, continental, planétaire, mettre l'accent sur les énergies renouvelables et les économies d'énergies dans l'habitat et les transports. Le nucléaire posant le problème des déchets et de la sécurité des installations, ainsi que la difficulté de parvenir au procédé de la fusion, il paraît raisonnable de faire effort sur les énergies renouvelables. L'eau « mère de la vie » est un bien commun à tous les humains mais elle est devenue un bien privé, une marchandise et un enjeu géopolitique. Une politique de l'eau s'impose. Le but premier d'une politique de l'eau serait d'en faire un droit humain. La propriété, la gestion et la distribution de l'eau devraient être confiées à un service public. De même une politique de dépollution des océans est nécessaire, en même temps que des politiques de la reforestation et de la biodiversité. Enfin l'état d'esprit écologique est subordonné à une éducation de civilisation, qui substituerait l'hégémonie de la qualité à l'hégémonie de la quantité.
Le processus de mondialisation économique est devenu globalisation après 1989, avec l'expansion universelle de l'économie néolibérale, qui s'est traduite par la domination du capital financier. Le total des capitaux spéculatifs passant d'une place financière à une autre est estimé à dix fois la somme des PIB de la planète (540 000 milliards de dollars / 54 000[4]). La spéculation financière est devenue dominante. Les régulations et garde-fous étatiques ont disparu. Simultanément, on constate une décroissance des solidarités.
Pour réformer le système, il faudrait d'abord abandonner l'idée de croissance indéfinie ; instaurer un Conseil de sécurité économique, chargé de contrôler et réguler les spéculations financières ; organiser la coopération Nord-Sud ; créer des unions économiques à l'échelle des continents ou sous-continents ; redévelopper les économies de proximité. Il faudrait promouvoir une économie écologique, une économie coopérative ; développer le microcrédit ; ressusciter les services publics ; et enfin, réformer l'entreprise en y introduisant une dimension éthique et humaine.
Résorber les inégalités et la pauvreté est indispensable pour la paix. Le libéralisme économique recrée des zones de misère qui avaient disparu. La mondialisation renforce partout les inégalités. Pour réduire les inégalités il faudrait juguler la spéculation financière, tendre partout à l'autosuffisance alimentaire par l'économie locale, et établir la justice fiscale ainsi que l'action sociale de solidarité.
La pauvreté, par l'affaiblissement des possibilités de choix de vie, conduit à « l'absence de maîtrise sur sa condition et son destin ». La misère est précarité, marginalisation, exclusion. L'État a démissionné, face à l'économie libérale génératrice de pauvreté et de misère ; en contrepartie, on constate l'enrichissement exponentiel des opérateurs économiques majeurs. Une culture nouvelle fondée sur la solidarité s'impose. Un service civique de solidarité devrait être créé. Une économie solidaire devrait reposer sur la généralisation des coopératives, des mutuelles... et coordonner ensemble l'économique et le social. Une nouvelle gouvernance conjuguerait solidarité et responsabilité, le lien social devrait être privilégié et les responsables devraient avoir sur ce point à rendre des comptes. Pour cela, dans la démocratie, les pauvres devraient avoir une place participative. Et si, dans l'organisation et le fonctionnement de l'économie, la rationalité reste un facteur essentiel de l'efficacité, la rationalisation est à proscrire ; « la rationalisation appliquée à l'humain est irrationnelle[5] ».
La justice, dans le maintien de l'ordre et la répression, est nécessaire. La barbarie humaine tend en permanence à décomposer la société par le crime et la corruption ; mais tout ordre social comporte aussi sa part de barbarie, manifestée notamment dans la répression. Dans les sociétés développées, l'extrême liberté conjuguée à l'extrême complexité de la société, tend à en détruire l'unité ; le sentiment intériorisé et vécu de solidarité se perd, ainsi que l'idée de patrie et la fraternité des membres de la nation. Pour rendre aux citoyens le sentiment de communauté vécue et régénérer les solidarités, il faut réformer l'éducation.
Encore plus qu'une réforme de l'éducation, c'est une réforme de la pensée qui est nécessaire. « Notre mode de connaissance a sous-développé l'aptitude à contextualiser l'information et à l'intégrer dans un ensemble qui lui donne sens[6]. » Il faut modifier notre manière de penser marquée par l'hyperspécialisation ; perdre l'habitude de réduire le complexe à des éléments simples ; cesser de privilégier le raisonnement binaire qui veut qu'une idée soit vraie ou fausse, la relation de causalité linéaire qui ignore les rétroactions, le manichéisme qui veut toujours trancher entre bien et mal ; et oublier l'opposition-exclusion entre raison et passion, qui en réalité ont besoin l'une de l'autre. La réforme de la pensée doit conduire à relier les connaissances entre elles, les parties entre elles et la partie au tout, à pratiquer l'auto-examen et l'autocritique. Elle habituera à distinguer entre les diverses formes de rationalité et la rationalisation ne reposant sur aucune base empirique, ou la raison instrumentale recherchant l'efficacité d'entreprises immorales. Elle apprendra à se méfier des « idées claires et distinctes » de la logique cartésienne, conduisant à réduire le complexe au simple en oubliant la complexité du réel. « Toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et toutes s'entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens pour impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties. » Disait Pascal[7]. La connaissance associera désormais le principe du déterminisme, aux principes de désordre et d'indétermination ; elle mettra fin à la disjonction entre science et éthique et portera une attention particulière aux problèmes éthiques des sciences.
La difficulté majeure d'une réforme de l'éducation c'est qu'il faudrait avoir au préalable réformé les esprits, ceux des éducateurs notamment, « mais on ne peut pas réformer les esprits si l'on n'a pas au préalable réformé les institutions. » D'où l'importance de l'influence de l'élite éclairée sur les décideurs politiques. L'enseignant devrait avoir la vocation d'un missionnaire laïque. Son enseignement devrait mettre en garde contre les perversions de la raison, mais aussi faire comprendre ce qu'est connaître, et mettre en garde contre l'erreur et l'illusion, qu'elles proviennent de l'imperfection des sens, des mythes, ou des fictions transcendantales. Il enseignerait à relier la connaissance abstraite à son référent concret. Il mettrait en évidence les inter-rétro-actions. Il inculquerait la trinité éthique : éthique de la personne, éthique civique, éthique du genre humain.
Parmi les réformes de société à envisager, après l'éducation viennent la santé et la médecine. La focalisation de l'attention sur l'organisme humain physique a conduit à l'ignorance des forces de l'esprit. L'existence des chamans nous rappelle l'existence des forces psychiques. La psychanalyse a confirmé ce lien, dans l'autre sens, en montrant l'effet sur le psychisme des expériences et des traumatismes vécus. La relation médecin-patient a perdu de sa magie. Ceci est compensé en partie, il est vrai, par une conscience plus éclairée du patient sur lui-même. Le « Connais-toi toi-même » ne doit plus être seulement psychologique, mais biologique aussi. Toutefois les guérisseurs existent toujours. La médecine devrait approfondir cette question de l'action du psychique sur le physique.
Une politique de la ville devrait mettre au centre de ses priorités majeures le projet du développement économique et de l'insertion sociale des populations démunies. Pour cela il faudrait mettre fin aux bidonvilles, sans rompre les relations de solidarité qui s'y sont développées, et d'une façon générale humaniser la ville.
La politique agricole devrait tenir compte de l'accroissement démographique ; une réponse au problème pourrait être la multiplication des productions vivrières locales. Sous l'influence des opérateurs du Marché, les pays favorisent les exportations agricoles au détriment de leur souveraineté alimentaire. L'Afrique produit ce qu'elle ne consomme pas et consomme ce qu'elle ne produit pas. La revalorisation des productions vivrières locales pourrait favoriser la souveraineté alimentaire, le marché revenant à sa mission de complémentarité. En outre il faudrait diminuer l'excessive consommation de viande dans les pays développés ; outre ses conséquences sur la santé, elle réduit la disponibilité en céréales : il faut sept kilos de céréales pour produire un kilo de viande.
Finalement il faudrait réformer le mode de vie. Les messages de compassion, de fraternité, de pardon, des grandes religions et les messages humanistes des laïques, « n'ont qu'à peine ébréché la cuirasse des barbaries intérieures ». L'appel à la spiritualité, comprise comme antithèse de la matérialité et du profit, s'infiltre un peu partout dans notre société. La méditation, aussi bien au sens occidental du terme, réflexion approfondie et sereine, qu'au sens oriental, faire le vide intérieur et s'oublier pour mieux se retrouver, serait peut-être un remède à l'alternance excitation/dépression qui détériore la qualité de la vie.
L'individualisme contemporain suscite la barbarie émotionnelle, à laquelle il faudrait opposer une éducation à l'humanisation des émotions. La famille traditionnelle reposait sur l'autorité ; désormais, au-delà de l'enfance et de l'adolescence, cette relation n'est plus acceptée ; cependant, perdre le lien avec sa famille est un manque irréparable ; une autre forme de relation, différente de celle de l'autorité, doit donc s'établir.
L'être humain aspire simultanément à l'autonomie, à la communauté et au bonheur ; l'échec des tentatives communautaires montre que l'individu a besoin de son autonomie et que la bonne voie se situe dans la combinaison libre de la citoyenneté avec la vie associative.
Enfin, le genre masculin et le genre féminin, dans l'espèce homo sapiens, manifestent leur différence, non seulement par les organes sexuels et les caractères physiques sexués, mais aussi par des caractères socioculturels archaïques, qui ont semble-t-il provoqué un surdéveloppement du cerveau gauche chez l'homme, et du cerveau droit chez la femme ; c'est un phénomène de complémentarité culturelle dont il faut tenir compte, en l'adaptant aux réalités du monde contemporain et en comprenant que différence ne signifie ni infériorité ni inégalité.
Quelle réforme morale ? Les impératifs moraux sont présents aussi bien dans les grandes religions universalistes que dans l'humanisme laïque. Mais les religions ont déchaîné des haines, et l'humanisme laïque n'a jamais su s'imposer. La morale mérite d'être repensée. Seul l'auto-examen intégrant le regard d'autrui sur soi, dans un effort permanent pour mieux se comprendre, permet de détecter carences, lacunes, faiblesses, et de mieux se connaître en tant qu'être humain. L'être humain est commandé par un double logiciel : l'un le pousse à l'égocentrisme, à sacrifier les autres à soi ; l'autre le pousse au sacrifice de soi pour les autres : deux caractères qu'il faut concilier. Enfin, en vertu de la trinité humaine : individu/société/espèce, il faut concevoir une éthique en trois directions : éthique individuelle, éthique civique, éthique du genre humain.
Le chemin susceptible de conduire à l'harmonie d'une société humaine pacifique et heureuse dans un monde maîtrisé, devrait partir d'une métamorphose de l'être humain, par l'approfondissement de sa connaissance de la complexité des choses et de lui-même, et par l'élévation de sa conscience. C'est là une vision utopique. Mais il faut comprendre que l'inattendu peut surgir de l'improbable et avoir confiance dans les vertus génératrices/créatrices inhérentes à l'humanité ; la crise et la montée des périls ont déjà provoqué une prise de conscience altermondialiste. Tout ce qui ne se régénère pas dégénère ; il faut en avoir conscience et avoir la volonté et le courage d'œuvrer dans le sens de l'aspiration multimillénaire de l'humanité à l'harmonie.
Claude J. DELBOS
[1] Réflexion inspirée de la lecture de « LA VOIE - Pour l'avenir de l'humanité » d'Edgar MORIN. Fayard 2011.
[2] Kenneth Boulding cité par Edgar Morin.
[3] Toutes les expressions entre guillemets sont empruntées à « La Voie » d'Edgar Morin.
[4] Chiffres cités par E. Morin « La Voie » p. 102.
[5] E. Morin, « La voie » p. 131.
[6] E. Morin « La Voie » p. 145.
[7] Cité par E. Morin « La Voie » p. 147.