Renaissance, humanisme et Réforme.
Certains ont pu avancer que ce que cherchait la Renaissance, c'était l'antiquité classique en son art, alors que ce que cherchait l'humanisme c'était l'antiquité classique en ses idées.[1] La réalité paraît avoir été différente et on peut dire que Renaissance et humanisme se confondent ; et cela dès l'origine dans la personne même, du premier des humanistes italiens : Pétrarque. Érudit, curieux des mœurs et de la nature, archéologue et philologue, passionné d'auteurs comme Cicéron et Virgile, promoteur de l'étude du grec, Pétrarque voulait créer ce monde moderne où, avec la foi chrétienne, la morale et la philosophie de l'antiquité se confondraient réconciliées.
Ce qui est intéressant, c'est de constater la chronologie d'une évolution, d'abord parallèle puis divergente, de l'humanisme et de la Réforme. Au moment où Calvin publia son « Institution Chrétienne », le mouvement français de la Réforme était déjà vieux d'un quart de siècle, car son origine se confondait presque avec celle de l'humanisme de la Renaissance française. L'humaniste ne se contentait pas de s'inspirer de la forme des œuvres des maîtres de l'antiquité, il affirmait sa conviction que l'étude des lettres antiques rendrait l'humanité plus civilisée. L'idée centrale de l'humaniste c'était que l'homme était pour l'homme le plus digne des sujets d'étude. Les humanistes français, comme Étienne Dolet, exprimaient clairement leur ambition pour une réussite dans cette vie. « ... Pendant que je puis, je goutte un bonheur mortel ; après la mort j'en connaîtrai peut-être un plus grand[2] ? »