Le problème de l'altérité[1] abordé ici, c'est notre rapport à l'Autre, la dialectique de Soi et Autrui, de l'identité et de la différence, de l'aliénation de l'Autre ou de la trahison de Soi. En simplifiant, la question pourrait être la suivante : Faut-il voir dans l'Autre un semblable à soi-même ou bien un étranger radicalement autre ? Ou encore : Pour accepter l'Autre, peut-on se contenter de s'attacher à ce qu'il a de commun avec soi, ou bien doit-on le considérer essentiellement dans ce qu'il a de différent ? Et dans ce dernier cas : En quoi une telle conception de l'altérité, c'est-à-dire d'un rapport à l'Autre fondé sur la considération de la différence, et non sur la reconnaissance de la similitude, peut-elle conduire à un débat sur l'humanisme et la fraternité humaine ?
La mise en valeur des différences n'est-elle pas en contradiction avec la prétention de l'humanisme, qui veut offrir à tous les êtres humains des valeurs universelles communes, autour desquelles l'humanité entière serait appelée à se rassembler en fraternité ?
Au fond, le problème peut être ramené à trois questions :
Comment s'établit le rapport à l'Autre ?
Comment faut-il résoudre le conflit des différences ?
Face au problème de l'altérité, quelle est la position de l'humaniste ?